Je suis heureuse de faire part de la sélection pour l’exposition LIE.ES à Strasbourg
du 5 au 29 juin à la Galerie Artcourse
A travers ces pièces je m’interroge sur la notion de frontières, de ce qui nous différencie des autres et sur comment on se construit individuellement en lien à ce qui nous entoure.
En tant qu’expatrié je porte un regard sur cette thématique car encore aujourd’hui, 20 ans après, je vois dans mon quotidien, ces liens invisibles qui m’attachent à mes origines.
J’ai quitté mon pays par mon propre gré. J’étais curieuse de voir comment était la vie ailleurs, et par hasard de choses je suis arrivé en France pour un court séjour qui s’est définitivement prolongé. Dans mon cas, ce n’est pas une frontière qui me sépare de ma terre, mais un océan.
La traversée de frontières invisibles nos éloignent de nos racines, mais on reste attachés à ce passé qui nous a permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui. Au quotidien on traverse les seuils de notre propre histoire et même si on est resté, la nostalgie du passé nous rappelle cette distance que le temps nous impose comme une traversée.
Si malgré nos origines et nos différences l’humanité partageait des valeurs de respect, d’égalité et de justice, peut être qu’on irait tous dans une même direction.
Bien sûr que c’est une utopie, comme le nom de cette pièce, où chaque plan est bien ajusté avec l’autre et tous convergent vers un même endroit, un même rêve.
La structure métallique extérieur, évoque les frontières culturelles imposées à chacun d’entre nous. En fonction du lieu de naissance elles agissent comme une prison dans laquelle nous sommes attrapés, même si on n’en est pas conscients.
La base noire illustre notre désarroi face à cet enfermement. Noire car elle symbolise l’absence de lumière et donc de le manque de perspective dans l’avenir.
La partie métallique polie, évoque les mirages qui nous déforment la réalité dans la distance et qui feraient croire qu’ailleurs c’est sûrement meilleur.
La forme générale de la pièce est construite par de trait droit pour évoquer les délimitations imposées, alors que la différence entre la partie polie et la partie dépolie à des formes qui se sont produites de façon non contrôlée, par un geste répétitif sur le même endroit pour faire un parallèle avec le développement culturel d’une société dans un territoire délimité.